Le Centre de vacances


Les centres de vacances, ou les colonies de vacances, sont des accueils collectifs avec hébergement pour les jeunes âgés de 4 à 17 ans lors de leurs congés scolaires, ou de leurs loisirs. Les groupes accueillis sont composés d'au minimum 12 enfants et/ou adolescents pour une durée supérieure à 5 nuits.
Les organisateurs, associations ou collectivités locales, comités d'entreprise ou société, qui proposent de tels accueils sont tenus de les déclarer auprès des services déconcentrés du ministère chargé de la jeunesse.
Cette catégorie d'accueils de mineurs était en vigueur jusqu'au 31 août 2006.
Depuis les accueils collectifs de mineurs à caractère éducatif sont répartis différemment.

Depuis le 1er septembre 2006, les accueils collectifs de mineurs avec hébergement regroupent plusieurs types d'accueils ou séjours dont le séjour de vacances d'au moins 7 mineurs dès lors que la durée de leur hébergement est supérieure à trois nuits consécutives

Ces centres sont sous la tutelle du Ministère de la Jeunesse et des Sports et de la vie associative, et réglementés par une législation précise.

Le centre de vacances a une existence juridique à part entière.

Au niveau de la réglementation actuelle, les principaux points à retenir:
Pour l'organisateur:
> L'hygiène et la sécurité, locaux, personnel, ainsi que l'obligation d'assurance en Responsabilité civile.
> Les qualifications des animateurs et directeurs de CLSH équivalentes au BAFA et BAFD (Arrêté du 21/03/2003)
> Le taux d'encadrement en CVL en fonction de l'âge des enfants et la proportion de BAFA, stagiaires, non qualifiés doit être la suivante:
> Plus de 6 ans : 1 animateur pour 12 enfants
> Moins de 6 ans : 1 animateur pour 8 enfants
> 50% d'animateurs qualifiés - 30% de stagiaires BAFA - 20% d'animateurs non qualifiés

Histoire des centres de vacances
La France est probablement un des Etats où les loisirs collectifs de mineurs sont les plus structurés.
Le phénomène des centres de vacances est vieux de plus d'un siècle et trouve son origine dans le secteur confessionnel.
Vers le milieu du XIXe siècle, l'Église a été la première institution à prendre en charge et à organiser les loisirs collectifs. Elle s'adresse alors essentiellement aux enfants d'ouvriers.
Le phénomène d'urbanisation rapide a entraîné l'apparition d'une classe ouvrière urbaine qui vit dans des conditions sanitaires parfois difficiles. L'objectif des institutions ecclésiastiques est alors essentiellement sanitaire et cultuel.
Le pasteur Hermann Walter Bion invente en 1876 le premier séjour d'enfants à la montagne qu'il nomme ''colonie de vacances''. Ce pasteur, décide d'emmener les enfants d'ouvriers passer quelques jours dans le village d'où leurs parents sont originaires. Les 68 enfants étaient encadrés par dix adultes. Le pasteur Bion voulait pour ces enfants des conditions de vie simples et réduites au strict nécessaire
Les garçons dormaient sur le foin ou la paille dans des granges, les fillettes chez des paysans. Les enfants se voyaient confier des tâches ménagères, mais, surtout, ils profitaient du grand air.
Ce pasteur constate à leur retour combien le grand air et l'activité physique ont été bénéfiques à la santé de ces enfants. Dans les années qui suivirent, ces séjours se multiplièrent en Suisse mais également France.

Le premier centre est créé en Haute Savoie par le Père Raphanel en 1921. Il accueille dans un chalet les jeunes de milieu défavorisé de la région Lyonnaise. Puis apparaît l'Union française des Colonies de Vacances catholiques et le Centre Protestant des Colonies de Vacances.

En se basant sur le même projet sanitaire et social, les patronages et les mouvements laïques mettent en place des centres de vacances. L'apparition en 1866 de la Ligue française de l'enseignement marque cette volonté de structuration d'un mouvement laïque d'organisation des vacances d'enfants. Désormais le secteur des centres de vacances poursuivra la dichotomie du système scolaire et l'opposition entre le curé et l'instituteur aura ses ramifications dans l'organisation des séjours de vacances.

En 1909, le scoutisme venant d'Angleterre apparaît en France et est développé en France par le père Sevin. Ce mouvement va créer une véritable révolution en introduisant une dimension ludique et éducative aux vacances des jeunes. Véritable pédagogue, le père Sevin repense la place de l'enfant dans le centre de vacances, initie de nouvelles activités autour de la nature et participe à la création des premières formations d'encadrants.

La période de l'entre-deux-guerres est celle de l'apparition et du développement des mouvements d'éducation populaire: les CEMEA, les Francas, l'UFCV.
Parallèlement, la municipalisation des colonies de vacances devient un phénomène particulièrement visible dans les banlieues socialistes et communistes. Dès lors, les centres de vacances ne sont plus à strictement parler des œuvres de charité mais deviennent une véritable institution d'éducation populaire et de loisirs toujours destinés aux enfants des classes populaires mais aussi aux enfants des classes moyennes.

En 1936, le Front populaire relance la dynamique des centres de vacances avec la création du premier Secrétariat aux loisirs et aux sports que dirige Léo Lagrange. La structuration des centres de vacances se mesure également avec l'organisation en 1937 du premier ''centre d'entraînement pour les personnes encadrant les colonies de vacances''. Préfiguration des stages BAFA, cette est suivie en 1938 par la première formation de directeurs.

Les comités d'entreprise instaurés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale vont s'approprier une grande part de l'organisation des centres de vacances. Cette activité deviendra même leur activité principale. Ces comités d'entreprises procèdent alors à d'importants investissements immobiliers. Une grande partie du parc immobilier actuel des centres de vacances résulte de ces constructions.
En 1947, l'état finance les colonies de vacances à presque 90%.
Les mouvements d'éducation vont alors mettre en œuvre des programmes de formation. Les pratiques un peu rigides des centres de vacances vont s'étendre à des expériences éducatives nouvelles issues de l'éducation nouvelle.

Les années 1980 vont voir une diminution substantielle du nombre de mineurs inscrits en centres de vacances et le développement du nombre d'inscrits en centres de loisirs.
Pour de nombreux analystes, cette mutation n'est pas forcément due à un transfert mais à la naissance de besoins qui n'étaient pas encore couverts. En effet, le centre de vacances qui depuis 1973 a officiellement perdu son appellation de colonie appartient au secteur du temps libre alors que le centre de loisirs est perçu comme un mode de garde de proximité à moindre coût.
La diminution du temps de travail libère du temps pour les adultes. Les classes moyennes désertent les centres de vacances au profit de vacances familiales. Les centres de loisirs occupent une place de plus en plus importante dans le loisir quotidien de proximité.

Aujourd'hui la fréquentation des centres de vacances est stabilisée sur des séjours plus courts; chaque année, ce sont plus d'un million d'enfants qui partent dans 35000 séjours.

Beaucoup d'organisateurs traditionnels, mairies et comités d'entreprise se sont désengagés ces 20 dernières années de la prise en charge des séjours et font appel à des sous traitants, d'où l'apparition de nombreuses associations et sociétés, qui sont soumises exactement aux mêmes réglementations.

Mais, contrairement aux idées reçues, il reste encore beaucoup de centres patrimoniaux acquis après la seconde guerre mondiale, qui sont gérés par les mairies et certains comités d'entreprise.